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Concordia, big business dans l’empire

Concordia Digital Edition : écran d'accueil
Dernière mise à jour le 10 septembre 2023

Avec Concordia, point de conquêtes mobilisant des légions bien décidées à en découdre sur le champ de bataille. Ici tout est affaire de commerce. C’est dans la peau d’un honnête commerçant romain qu’il faudra vous glisser pour bâtir votre empire et vous imposer.

Concordia se présente comme un jeu de conquête et d’expansion assez classique. Il va falloir progresser sur la carte de jeu pour créer des colonies, et capter des ressources que vous pourrez employer à de nouveaux développements. Le tout doit se faire en bonne intelligence, en gardant un œil sur ce que font vos adversaires et éventuellement en leur mettant des bâtons dans les trous si nécessaire pour vous imposer lorsque l’heure sera venue de compter les points.

Tout un éventail d’actions

Vous disposez d’une main de cartes. À chaque tour vous devez jouer l’une d’entre elles en guise d’action. Elles sont de différents types.

  • L’architecte : Déplacer vos colons et bâtir des cités, en vous acquittant de leur coût de construction.
  • Le Marchand : Vendre des ressources pour récupérer de l’argent ou acheter des ressources qui vous manquent.
  • Le Diplomate : Reproduire la dernière action d’un de vos adversaires.
  • Le Préfet : Lancer la production de ressources dans une province ou une région où vous avez construit des cités (une région contient au moins deux cités), et récupérer ainsi des ressources. Cette carte peut aussi être utilisée pour régénérer l’ensemble des provinces exploitées, auquel cas vous récupérez un paquet de sesterces.
  • Le Sénateur : Acheter des cartes spéciales, supplémentaires, que vous choisirez dans la réserve.
  • Le Tribun : Récupérer toutes vos cartes défaussées et placer un nouveau colon en jeu (terrestre ou marin), si vous disposez des ressources requises.
La carte Tribun a plusieurs effets : elle vous permet de récupérer l'ensemble des cartes de votre main jouées avant elle, d'empocher au passage quelques sesterces, mais aussi de mettre en jeu un nouveau colon, si vous disposez des ressources nécessaires.

La carte Tribun a plusieurs effets : elle vous permet de récupérer l’ensemble des cartes de votre main jouées avant elle, d’empocher au passage quelques sesterces, mais aussi de mettre en jeu un nouveau colon, si vous disposez des ressources nécessaires.

Pertes et profits

Un tour de jeu consiste donc à choisir un type d’action, puis à voir dans le détail comment vous souhaitez jouer celle-ci. D’un tour à l’autre, vous devez gérer les ressources que vous produisez, organiser les déplacements de vos colons, bâtir des cités en anticipant sur leur coût d’acquisition, mais aussi sur le type de ressources qu’elles produisent. Vous alternez généralement entre production de ressources et consommation de ces dernières pour procéder à de nouvelles phases d’expansion.

Le jeu nécessite une bonne dose d’anticipation. Les joueurs peuvent investir des cités communes, mais le premier à bâtir fait grimper les prix pour les autres joueurs. Le deuxième payera plus cher pour construire au même endroit et le troisième plus cher encore… Cela simule donc la conquête, qui s’opère assez naturellement.

En lançant la production d’une province, vous activez la production de ressources pour toutes vos cités qui se trouvent à l’intérieur de celle-ci, mais aussi pour les cités de vos adversaires également. Il faudra donc prêter attention à ne pas enrichir l’ennemi à vos frais, et veiller autant que possible à vous incruster chez lui, histoire de gagner des ressources quand il produit les siennes.

En bon gestionnaire, vous devez prêter une attention particulière à l’état de vos finances et faire en sorte de maintenir un équilibre entre votre fortune en sesterces et votre stock de ressources, qui n’est d’ailleurs pas extensible à l’infini. Vous devez composer avec une capacité de stockage limitée, et êtes contraint de défausser toute ressource qui viendrait en surnombre. Trop cumuler peut s’avérer contre-productif !

J'ai la possibilité de construire des villas à Bvrdigala et Brigantivm pour un coût en ressources assez modique. Je pourrai par la suite y produire de l'argile.

J’ai la possibilité de construire des villas à Bvrdigala et Brigantivm pour un coût en ressources assez modique. Je pourrai par la suite y produire de l’argile.

Économies prospères

A mesure que la partie progresse, les territoires et les actifs de chacun montent en puissance. Certains éléments difficiles d’accès en début de partie deviennent plus abordables.

Par exemple, votre main de départ et celles de vos adversaires contiennent strictement les mêmes cartes. Mais votre main peut s’enrichir si vous achetez de nouvelles cartes à la réserve, à l’aide du sénateur. Ces dernières sont coûteuses en ressources, mais leurs effets sont déterminants car elles peuvent avoir un impact assez fort sur votre total de points de victoire, car elles vous procurent des bonus de points liés à des divinités quand vous en faites l’acquisition.

Vous devez garder un œil sur les cartes qui apparaissent au fur et à mesure dans la réserve. En effet, si toutes ne feront pas vos affaires, certaines sont plus puissantes que d’autres ou se marient particulièrement bien avec votre jeu. Vous ne voudrez pas qu’elles vous échappent.

Marcus, le joueur vert, s'est lancé à la conquête du sud de la Corse, avec son bateau.

Marcus, le joueur vert, s’est lancé à la conquête du sud de la Corse, avec son bateau.

Quand vient l’heure de faire les comptes

La fin du jeu est déclenchée lorsque l’un des belligérants construit sa 15ème cité, ou lorsque la dernière carte de la réserve est achetée. Les autres joueurs disposent alors d’un ultime tour de jeu pour inscrire le score le plus élevé lorsque survient le décompte des points de victoire. Celui s’opère selon un savant calcul, qu’il serait ennuyeux de détailler ici. Sachez seulement que les parties sont le plus souvent serrées. Attention à ne pas crier Victoire trop vite, un retournement de situation peut toujours survenir dans le dernier tour de jeu !

Une partie de Concordia peut se jouer contre de vrais joueurs, en ligne ou localement. Le jeu vous permet également de vous mesurer à une IA dont on peut doser la difficulté. Les cartes voient s’affronter deux adversaires, ou plus. Concordia n’offre d’ailleurs par défaut que quelques terrains de jeu, qui formeront le cadre de vos premières guerres commerciales :

  • vue d’ensemble du bassin méditerranéen,
  • focus sur l’Italie,
  • sur la province gauloise,
  • ou encore sur la Corse.

Chaque territoire est subdivisé, soit en provinces, soit en régions qu’il vous faudra conquérir. On en fait assez vite le tour, mais le contenu initial de Concordia peut être enrichi par le biais d’extensions, payantes évidemment. Elles ajoutent de nouvelles aires de jeu, mais aussi de nouveaux éléments de règles ou de contenus.

Victoire sur le fil, mais victoire quand même.

Victoire sur le fil, mais victoire quand même.

Une interface riche, des écrans quelque peu chargés

Concordia présentant une grande diversité d’actions, l’interface du jeu est naturellement riche. Elle fourmille d’éléments qui peuvent décontenancer lors des premières parties. D’autant que le tutoriel sur tablette peut sembler assez sommaire, et que l’on se retrouve un peu vite lâché sur le terrain, alors que tous les concepts ne sont pas encore assimilés. Si elle n’est certes pas des plus intuitives, l’interface se révèle pourtant complète et vous permet, après quelques tours de jeu, de trouver toute l’information dont vous pourriez avoir besoin.
Le jeu est par ailleurs assez permissif : vous pouvez vraiment vous projeter dans le déroulé de votre action et de ses conséquences, avant de faire marche arrière si besoin pour explorer une autre option.

Une réalisation sans grand éclat, mais efficace

Ne vous attendez pas à en prendre plein les yeux avec Concordia. La réalisation ne fait pas appel à des effets sensationnels mais reste au contraire très sobre, presque minimaliste. On a droit à quelques discrètes mais sympathiques animations sur la carte (des créatures légendaires qui font des cabrioles dans la mer par exemple) et à quelques effets de scintillement ou de mise en surbrillance qui vous permettent de mieux localiser l’action en cours ou les éléments sélectionnés.

Les cartes sont agréables à l’œil, servies par une palette de couleurs et teintes douces. Les noms des provinces et villes, inscrits en latin, accentuent encore le sentiment d’immersion dans l’empire romain. Notons aussi que le thème musical du jeu, très réussi, aide également à se plonger dans l’ambiance.

Concordia : Bilan comptable

Concordia, sans briller par une réalisation éclatante, reste néanmoins prenant et intéressant pour tout joueur qui nourrit un faible pour l’antiquité romaine. On se creuse les méninges, on anticipe et on construit sa stratégie sur plusieurs tours. On prend plaisir à explorer les différents terrains de jeu et à réviser sa géographie de l’empire, avec cette agréable sensation d’effleurer l’empire, du bout des doigts.

On apprécie Concordia pour :

  • Le soin apporté aux détails, qui rend l’ensemble crédible
  • Le thème musical, très réussi
  • Les extensions qui permettent d’étendre la durée de vie et le plaisir de jeu

On aime moins, chez Concordia :

  • L’interface chargée, qui ne facilite pas la prise en main et nécessite de disposer d’un bon écran pour être lisible
  • Seulement 4 aires de jeu dans le contenu de base. On reste un peu sur sa faim, compte tenu du coût (9,99€ hors soldes)

Concordia, Digital Edition, testé sur tablette Android.


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